Le 4 juillet 2017, le comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale avalisait une nouvelle réglementation concernant les perturbateurs endocriniens (P.E.), après concertation avec les 28 pays membres. La Belgique, via le fédéral, a voté pour cette réglementation, qui vise principalement les critères permettant d’identifier « les perturbateurs endocriniens jugés dangereux ». La Wallonie n’a fait entendre une voix différente, alors que citoyens, ONG et sociétés d’endocrinologie avaient tiré la sonnettes d’alarme.

Parmi les aberrations de la nouvelle réglementation, les critères définis. Ils ne permettraient pas d’attendre le haut niveau de protection de la santé et de l’environnement requis par les traités européens et ne permettraient probablement même pas d’identifier les P.E. qui causent les dommages sur les humains aujourd’hui (cancers, infertilité, troubles neurocomportementaux, diabète, obésité,…). Sans compter que les preuves scientifiques exigées seraient bien trop élevées pour que des P.E. soient effectivement identifiés comme tels et soumis à restrictions ou interdictions.

En outre, il faudra prouver qu’il y a des effets indésirables et préciser le mode d’action de type endocrinien qui y aboutit. Les scientifiques devront prouver le mécanisme entre l’exposition et la pathologie. Il y a là une inversion de la charge de la preuve qui est totalement inacceptable. Et comme si cela ne suffisait pas, outre des « dérogations », certaines substances pour lesquelles il existe une suspicion ne sont pas incluses dans la nouvelle réglementation. Exit le principe de précaution et bonjour le poids des lobbies de l’industrie chimique !

Pour Ecolo, la mise en place d’une réglementation de ce type ne constitue pas une avancée. Il n’est pas trop tard pour agir puisque le texte ne sera adopté que si le Parlement européen et les États membres ne s’y opposent pas d’ici trois mois.Il faut donc que la Wallonie mette un maximum de pression pour faire entendre sa voix et influencer les décisions qui entérineront (ou pas) ce texte.

Nous regrettons que la Belgique, par la voix du fédéral, se soit positionnée en faveur d’une telle réglementation lors des réunions de concertation. Si la Belgique a voté en faveur de ce texte, c’est c’est que la Wallonie était pour également ou n’a pas tenu sa position ! C’est incompréhensible, alors que la Wallonie est en train d’établir un Plan Environnement-Santé !Une position plus forte aurait obligé la Belgique à s’abstenir de voter cette nouvelle réglementation. J’ai demandé le détail des positions wallonnes.

Des avancées en Environnement-Santé exigent en outre une parfaite concertation entre ministres régionaux sur le dossier P.E. mais aussi sur d’autres dossiers en lien avec les pesticides.

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