Ce mercredi à 13 heures, pour la rentrée officielle du Parlement wallon, les députés sont invités à venir à vélo, histoire de marquer le coup en cette semaine de la mobilité. Ils devraient être 25 ou 30 à « indiquer aux citoyens qu’il est possible de changer ses habitudes de mobilité ». C’est en tout cas la volonté du ministre wallon de la Mobilité Carlo Di Antonio (cdH), qui lance l’invitation aux 75 élus wallons.

Certains viendront quand même en train et puis à pied, comme d’habitude. C’est le cas de l’ancien ministre écolo de la Mobilité Philippe Henry. «Inviter les députés à venir à vélo, pourquoi pas, oui… Mais c’est un peu de la communication ministérielle à bon marché. On est dans l’action cosmétique», réagit-il. Le député aurait préféré qu’on amplifie le plan Wallonie cyclable, initié par ses soins en 2010, soit au tout début de la législature précédente (l’Olivier PS, cdH, Écolo, 2009-2014).

«À l’époque, le plan Wallonie cyclable représentait un budget important, C’était une enveloppe de 18 millions€ pour toute la législature, rappelle Philippe Henry. C’est à la fois beaucoup et peu, par rapport au développement du vélo en Flandre ou aux Pays-Bas. Alors, pour être efficace, on a souhaité se concentrer sur un petit nombre de communes, pour concrétiser un vrai saut qualitatif ».

La Louvière, Namur, Marche…

Il y avait eu un appel à projets. Sur environ 70 retours, 10 communes pilotes avaient été retenues (Gembloux, La Louvière, Liège, Marche-en-Famenne, Ottignies Louvain-la-Neuve, Mouscron, Namur, Tournai, Wanze et Walhain). Pistes cyclables, abris pour vélos, développement des SUL (sens unique limité)… Les projets concrets pour le développement du vélo se sont multipliés dans ces 10 communes.

Et aujourd’hui? Contrairement à d’autres initiatives signées Écolo, le plan Wallonie cyclable n’a pas été détricoté après 2014. Il aurait d’ailleurs été malaisé et maladroit (« impopulaire, même», ajoute Philippe Henry) de supprimer radicalement un plan qui apporte des moyens un peu consistants à dix communes.

«On stagne…»

Le plan Wallonie cyclable est donc toujours d’actualité. Et la nouvelle coalition ne prévoit apparemment pas de le supprimer. «Pas de changement. On est dans la poursuite des politiques entreprises », confirme-t-on au cabinet Di Antonio.

C’est bien ce que regrette Philippe Henry: «La dynamique n’a pas été renouvelée. Elle est juste étalée dans le temps. Le plan stagne. On ne lui a pas donné l’amplification nécessaire. Et la nouvelle Déclaration de politique régionale est assez pauvre dans son approche “ cycliste ”. Dommage… On continue à donner des moyens considérables aux routes alors que les budgets dégagés pour promouvoir le vélo sont les plus efficaces à tous les égards: la santé, le climat, la mobilité, les infrastructures, etc.», insiste le député écolo.

Qui salue néanmoins au passage la prime wallonne incitant les Wallons à tester le vélo électrique.

 

 

Article publié par l’Avenir le 20/09/2017, [En ligne]: http://www.lavenir.net/cnt/dmf20170919_01057724/le-plan-wallonie-cyclable-fait-du-surplace

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