Image de forêt en BelgiqueDepuis plusieurs mois, Stéphane Hazée relaie les inquiétudes nées du projet de mise au pas de l’Unité anti-braconnage (UAB). Il est à nouveau intervenu en commission le mardi 22 mai 2018 pour interroger le Ministre sur la volonté du Gouvernement de regrouper les agents de l’Unité anti-braconnage au sein du Département de la nature et des forêts (DNF).

Un certain nombre d’associations engagées dans la protection de l’environnement et de la nature comme Inter-Environnement Wallonie, la Ligue de protection des oiseaux, le WWF et Natagora ont également fait part de leurs inquiétudes et dénoncé ce projet qui, selon eux, ne répond à aucune nécessité, bien au contraire.

En effet, pour ces associations comme pour Ecolo, l’UAB a atteint d’excellents résultats, tant sur le plan de sa mission initiale (le braconnage à grande échelle a été éradiqué) que sur celui de nouveaux enjeux (tels que les dérives en matière de chasse), tout en développant ses missions au bénéfice de la conservation de la nature et de la biodiversité.

Ce sont sa position et son fonctionnement, cette autonomie par rapport à une hiérarchie, cette distance par rapport aux utilisateurs des forêts et de la nature et ce lien rapproché avec les services des procureurs du Roi qui constituent ses forces.  Elle doit impérativement les conserver.

Stéphane Hazée a demandé au Ministre si le Gouvernement est prêt à réfléchir et à faire évoluer sa position eu égard à la prise de position « très charpentée et très argumentée » de ces acteurs de la protection et de la conservation de la nature, à considérer leurs pistes alternatives pour améliorer la recherche, le constat et la répression des infractions ainsi qu’à prévoir des contacts avec les procureurs du Roi afin de les associer à cette recherche d’efficacité.

Le Ministre fait la sourde oreille. Il a indiqué qu’il s’agit d’une « nécessité de revoir l’encadrement hiérarchique et la coordination des missions de police de tous les agents forestiers » (DNF et UAB) qui seront « placés sous l’autorité hiérarchique de l’inspecteur général du DNF » dans une optique « d’optimisation de la coordination » et s’est limité à préciser qu’il allait organiser une réunion avec plusieurs associations pour le leur expliquer…

Dans sa réplique, Stéphane Hazée maintient que le projet du Gouvernement est gravement problématique. Cette réforme prend le risque de « déstructurer et d’affaiblir un service » qui fonctionne bien avant d’établir « la moindre priorité d’action sur le plan de la politique criminelle » et « sans aucune concertation avec les acteurs intéressés ». Ce n’est pas anodin qu’une série d’associations environnementales se soient exprimées de manière unanime contre ce projet. Il invite le Gouvernement à organiser une table ronde pour avancer avec ces associations et en concertation avec les procureurs du Roi.

Pour en savoir plus: lire la question orale de Stéphane Hazée et l’échange qui s’ensuivit.