Quelque 5000 personnes sont attendues dans les rues de Namur ce 25 juin pour protester contre la réforme des aides à l’emploi (APE) que le Gouvernement wallon est en train d’adopter à marche forcée, sous la houlette de son Ministre de l’Emploi Pierre-Yves Jeholet (MR) et de sa Ministre de l’Action sociale Alda Greoli (cdH). Ecolo rappelle que tant les employeurs que les employés sont inquiets face à cette réforme dont ils ne sont pas demandeurs, et appelle le Gouvernement à arrêter ce train fou et à enfin travailler dans la concertation.

« Lorsqu’on écoute les acteurs de terrain, les employeurs comme les travailleurs, l’inquiétude est manifeste au sujet de cette réforme majeure mise en œuvre dans des délais insensés, sans réel dialogue avec le secteur, dans la plus grande incertitude et dans un contexte de restriction budgétaire qui ne dit pas son nom », indique Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement de Wallonie.

Pour rappel, les APE concernent quelque 60 000 travailleurs et plus de 4 000 employeurs, principalement dans le secteur non marchand, les pouvoirs locaux, ainsi que l’enseignement. Après avoir procédé à une première analyse de la réforme telle qu’envisagée, Ecolo pointait il y a déjà plusieurs semaines certains principes intéressants quant à l’articulation avec, par exemple, les politiques fonctionnelles ou la simplification. Mais les les écologistes soulevaient aussi les multiples questions qui restent encore en suspens, ainsi que les risques qui pèsent sur de nombreux employeurs et, par conséquence, également sur de très nombreux travailleurs et politiques d’intérêt public. Ces questions n’ont toujours pas trouvé de réponse.

« Dans les faits, cette réforme va aboutir à l’affaiblissement ou à la disparition d’associations qui assurent des services de proximité essentiels à la population, aux parents, aux enfants, aux personnes avec un handicap ou aux personnes âgées par exemple. 5 à 10 % des emplois APE seront menacés (6 000 travailleurs) selon l’UNIPSO. Mais les écarts sont importants selon les employeurs : ça pourrait aller de 3% pour certains à plus de 30% pour d’autres », commente la députée wallonne Ecolo Hélène Ryckmans.

Le Gouvernement wallon et son Ministre de l’Emploi préparent en outre un ‘système APE transitoire’, qui prendrait cours dès janvier 2019 jusqu’au 31 décembre 2020 sans avoir défini clairement ni les balises ni les critères de la réforme elle-même. Il est paradoxal de constater que si la raison avancée pour réformer est l’absence de transparence et d’objectivité du système, la façon de réformer est elle même extrêmement opaque

« Nous constatons que les Ministres s’arc-boutent sur un calendrier effrené qui empêche une concertation véritable et apaisée avec les pouvoirs locaux ou le secteur du non marchand. En l’état, la réforme va conduire à une mise à mal de nombreux travailleurs, opérateurs et secteurs. Il faut revoir le calendrier, sortir ce train du brouillard et réorienter sa marche », conclut Stéphane Hazée.