Photo d'une pomme Granny SmithCe mercredi, le Parlement de Wallonie va permettre l’interdiction du glyphosate, ce pesticide plus connu sous le nom de « Roundup ». Pour Ecolo, c’est bien sûr un pas positif mais un pas insuffisant. C’est la raison pour laquelle le député wallon Ecolo Matthieu Daele propose ce mercredi au Parlement une interdiction de l’ensemble des pesticides pour les particuliers dès 2019.

L’interdiction du Roundup seul, cet herbicide le plus connu et le plus répandu par les particuliers, ne suffit en effet pas car génère des risques d’effets pervers, notamment en termes de substitution de produits tout aussi dangereux. Ecolo entend dès lors clarifier les usages et interdire tous les herbicides d’ici 2019. « Le recours aux herbicides par les particuliers représente de réels dangers pour la santé et l’environnement en général », commente le député wallon Ecolo Matthieu Daele. « Une interdiction totale d’ici le 1er janvier 2019 permet de donner un cap et un délai pour que les utilisateurs privés et les revendeurs puissent se préparer à cette interdiction. »

En proposant la date du 1er janvier 2019, Ecolo se calque sur la date d’interdiction de l’usage des pesticides par les particuliers décidée par la France. L’objectif des Verts est d’adopter une approche globale vis-à-vis de l’ensemble des pesticides à usage domestique. En effet, en interdisant uniquement certains produits ou éléments actifs, le risque de substitution par d’autres substances chimiques est réel, et les impacts sur la santé et l’environnement tout aussi importants.

Bien que le glyphosate ait été interdit par la Wallonie dans les espaces publics et sur les terrains reliés à un réseau de collecte des eaux pluviales, ses ventes continuent pourtant d’augmenter. Ces dernières sont ainsi passées de 41 tonnes en 2013 à 53 tonnes en 2015, soit une augmentation de 29 %. Or, de nombreuses études démontrent la présence croissante de pesticides dans les eaux de surface et posent également des problèmes en termes de potabilité de l’eau.

« On ne peut plus continuer de fermer les yeux sur les dangers que représentent les pesticides. Utiliser des produits qui détruisent si rapidement et si drastiquement les ‘mauvaises herbes’ ne peut être bon ni pour la personne qui les pulvérise, ni pour le sol et ses différents composants. Le produit pulvérisé ne s’arrête pas à la plante visée au départ. Les particuliers doivent en outre pouvoir s’y retrouver, dans ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire. Interdire tous les pesticides permet de clarifier la situation. Des alternatives non chimiques existent, nous appelons le Gouvernement à prendre ses responsabilité en la matière, et à mettre en place une large campagne d’information, en collaboration avec les associations actives dans ce domaine, afin de mettre en valeur les bonnes pratiques et les alternatives disponibles », conclut Matthieu Daele.