Le Gouvernement wallon MR-cdH, sous la houlette de son Ministre de l’Emploi Pierre-Yves Jeholet (MR) et de sa Ministre de l’Action sociale Alda Greoli (cdH), s’obstine à vouloir faire passer de force sa réforme des aides à l’emploi (APE), alors que tous les signaux sont au rouge. En effet, et c’est rare, tant les employeurs que les employés y sont opposés. Cette importante réforme sera à nouveau abordée en Commission de l’Economie et de l’Emploi ce mardi matin au Parlement de Wallonie.

Image illustrant le budget wallon, via une image du Parlement wallon.« Les auditions qui ont finalement eu lieu le 30 janvier dernier ont montré que toutes les parties concernées y sont unanimement opposées : associations, communes, représentants des employeurs et représentants des employés. Mais le Gouvernement reste sourd et semble vouloir s’obstiner », déplore la députée wallonne Ecolo Hélène Ryckmans.

Ecolo rappelle que les APE concernent quelque 60.000 travailleurs et plus de 4.000 employeurs, principalement dans le secteur non marchand, les communes et provinces, ainsi que l’enseignement. Or, d’après les informations officielles transmises par le Gouvernement, certains opérateurs vont perdre annuellement des dizaines voire des centaines de milliers d’euros par rapport à leur situation actuelle, occasionnant de ce fait le licenciement de nombreux travailleurs.

La réforme prévoit le transfert des aides à l’emploi vers les Ministres fonctionnels, officiellement pour simplifier le système. Il apparaît que certains projets sont pourtant affectés à plusieurs ministres et plusieurs administrations, ce qui en complique au contraire fortement le suivi. Ecolo pointe également que l’affectation des compétences laisse elle aussi fortement à désirer : « Dans certains cas, elle se fait en inadéquation avec le secteur ou la mission de l’opérateur, rendant le suivi du projet moins efficace voire contre-productif », poursuit Hélène Ryckmans.

« Dans les faits, cette réforme va aboutir à l’affaiblissement ou à la disparition d’associations qui assurent des services de proximité essentiels à la population, aux parents, aux enfants, aux personnes avec un handicap ou aux personnes âgées par exemple. Nous constatons que les Ministres s’arc-boutent sur un calendrier effréné qui empêche une véritable concertation et les réponses aux critiques légitimes du secteur. Or, 5 à 10 % des emplois APE seront menacés (6 000 travailleurs) selon l’UNIPSO. Mais les écarts sont importants selon les employeurs : ça pourrait aller de 3% pour certains à plus de 30% pour d’autres. La réforme telle qu’elle se présente va conduire à une mise à mal de nombreux travailleurs, opérateurs et secteurs », conclut Hélène Ryckmans, qui réclame à nouveau que se tienne une véritable concertation avec le secteur afin de préserver ces emplois et leur qualité.