En matière d’égalité entre les femmes et les hommes, la route est encore longue. En effet, nombreux sont encore les domaines pour lesquels les inégalités sont toujours bien présentes. Les causes de ces stéréotypes et préjugés sont culturellement construits par notre société ; il ne s’agit pas de comportements innés. On l’aura compris, le rôle du politique est central puisqu’il dispose de leviers importants pour lutter contre les stéréotypes, mais aussi s’assurer que ses propres décisions n’induisent aucune inégalité. Hélas, si l’outil a été adopté par le Gouvernement wallon, force est de constater que, dans les faits, les choses sont bien moins idylliques.

Rappelons qu’il existe pourtant un outil stratégique de taille pour « rectifier le tir », qu’il s’agisse de l’élaboration de lois et mesures diverses , de leur mise en œuvre ou de leur suivi et évaluation : le « Gender mainstreaming ». Son objectif ? Renforcer l’égalité des femmes et des hommes, en tenant compte des différences socialement construites, entre les femmes et les hommes, ainsi que de leur impact potentiel dans tous les domaines et à chaque étape des processus politiques.

Le 11 avril 2014, le Parlement wallon avait voté un décret visant la mise en œuvre des résolutions de la Conférence des Nations Unies sur les femmes à Pékin de septembre 1995 et intégrant la dimension du genre dans l‘ensemble des politiques régionales. On retiendra notamment l’article 2§1er, qui précise que « Le Gouvernement wallon veille à la mise en œuvre des objectifs de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Pékin en septembre 1995 et, plus particulièrement, à l’intégration de la dimension de genre dans l’ensemble des politiques, mesures, préparations de budgets ou actions qu’il prend, en vue d’éviter ou de corriger d’éventuelles inégalités entre les femmes et les hommes ».

Le Gouvernement wallon s’était engagé à présenter au Parlement wallon, en début de législature et pour l’ensemble des politiques menées, les objectifs stratégiques qu’il entendait réaliser au cours de celle-ci, conformément aux objectifs de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Pékin en septembre 1995 et, dans la mesure du possible, aux conclusions formulées par le Forum des organisations non gouvernementales, qui s’est tenu en Chine, en même temps que ladite Conférence.

L’adoption de ce décret impliquait également l’engagement des ministres à veiller à ce que les administrations qui relèvent de leurs compétences progressent dans la mise en œuvre des différentes dispositions du Décret qui les concernent (production de statistiques ventilées par sexe et d’indicateurs de genre, ‘intégration de la dimension de genre dans les instruments de planification stratégique, mise en œuvre du Gender budgeting, etc.)

Ecolo a toujours porté une vive attention au respect de l’application de ce décret. Régulièrement, Hélène Ryckmans a interrogé les ministres et rappelé l’importance de la lutte contre les inégalités de genre. En janvier 2019, s’adressant à la ministre Alda Greoli, Hélène Ryckmans soulignait que, à l’heure où la lutte contre les discriminations et les inégalités qui touchent les femmes paraît une priorité dans les discours, c’est en réalité le plus grand des silences lorsqu’il s’agit d’orientations budgétaires. Un silence qui en dit long sur la faiblesse du budget wallon en la matière. Et Hélène Ryckmans d’éplucher les diverses notes de genre annexées aux budgets des différents ministres. Des ministres qui ne semblent ni avoir compris l’importance de l’exercice, ni leur rôle en tant que moteurs de la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes.

A l’heure où le Parlement s’apprête à analyser le rapport final de Décret du 11 avril 2014 visant à la mise en œuvre des résolutions de la Conférence des Nations unies sur les femmes à Pékin de septembre 1995 et intégrant la dimension du genre dans l’ensemble des politiques régionales, Ecolo sera encore présent dans les débats pour rappeler qu’il s’agit d’un élément à considérer comme prioritaire dans le travail politique.

Interpellation d’Hélène Ryckmans à la ministre Greoli

Décret 2014 visant à la mise en œuvre des résolutions de la Conférence des Nations unies sur les femmes à Pékin de septembre 1995 et intégrant la dimension du genre dans l’ensemble des politiques régionales

Notes genre annexées au budget 2019 : questions au ministre-président W. Borsus et eu ministre C. Di Antonio

Avis CESW  sur le projet de rapport final d’évaluation du
premier plan wallon « Genre »