Les Ecologistes ont mis le doigt sur deux éléments particulièrement problématiques d’une proposition de décret cdH qui vient d’être votée en Commission par la coalition gouvernementale.

Ainsi, cette proposition a pour objectif de permettre la vente de terrains boisés appartenant à la Région et de privatiser de la sorte le domaine public en supprimant l’autorisation du Parlement de Wallonie prévue actuellement par la législation.

Les écologistes dénoncent cette privatisation masquée et insidieuse de nos forêts : « Le cdH essaye de masquer cette privatisation et évoque comme argument que cela permettra une plus grande sensibilisation de la population au patrimoine forestier et un bénéfice pour les petits épargnants ! », s’insurge Hélène Ryckmans.

L’avenir des forêts wallonnes mérite mieux que de petits arrangements entre amis. L’autorisation préalable du Parlement de Wallonie avant toute vente de tels terrains constitue un rempart indéniable contre cette dérive. « Que cherche donc à faire le cdH Et pourquoi le Ps lui emboîte t il le pas ?», s’interroge la députée verte. On voit en tous cas mal les petits épargnants, même réunis au sein de groupements forestiers, jouer à armes égales avec les grosses fortunes qui se partagent déjà les forêts les plus emblématiques de notre Région ! Et si le Gouvernement entend proposer de vendre des forêts, qu’il respecte alors les procédures et dépose un projet circonstancié devant le Parlement.

La proposition de décret prévoit par ailleurs le remplacement de la vente publique de coupe de bois par un système opaque visant à anticiper les recettes futures en les encaissant pour partie avant le terme de la vente.

Actuellement, tous les propriétaires publics font jouer la concurrence en agissant par soumission au plus offrant. Ici, il s’agirait d’organiser des ventes de gré à gré de droits sur des coupes futures de bois. « On risque d’entraver la bonne gestion des ressources en bois des communes et CPAS, les ventes de gré à gré ne sont pas publiques et donc ne sont pas transparentes : cela n’est pas acceptable », dénonce Hélène Ryckmans.

Ecolo sonne l’alarme, car tout se passe en catimini et en urgence, sans que rien ne le justifie. Les avis de l’inspection des finances, de l’Union des Villes et Communes de Wallonie, du Conseil supérieur des forêts et de la filière bois, du Département Nature et Forets sont escamotés ! L’avis du Conseil d’État, demandé par Ecolo, a été refusé en commission. Pour Ecolo, il faut un débat public et éclairé sur cette question.