Le Gouvernement a confirmé ce jeudi la mise en oeuvre d’une série de mesures qu’il avait déjà annoncées en janvier dernier lorsqu’il tirait les premières leçons du scandale Publifin.
Au-delà des grandes déclarations, il est en effet le temps d’agir.

Sous réserve de prendre connaissance des textes détaillés (vu les ruses parfois utilisées par le Gouvernement dans ses communications), une série de mesures apparaissent aller dans la bonne direction.

Ainsi, la coalition gouvernementale va enfin exécuter plusieurs décrets adoptés par le Parlement à la fin de la législature passée et qu’elle avait décidé, de façon incompréhensible, de mettre au frigo après les élections : mise sur pied de la commission de déontologie et d’éthique, désignation de délégués au contrôle dans les intercommunales, fixation de plafonds pour les gestionnaires publics, … Trois ans et un immense scandale plus tard, il était temps !

De même, plusieurs avancées annoncées en matière de transparence et de contrôle des rémunérations publiques correspondent à des revendications que nous portons depuis longtemps. Ecolo se réjouit clairement qu’elles puissent enfin aboutir.

Ecolo s’oppose par contre à l’augmentation du plafond des rémunérations fixé pour les gestionnaires d’une série d’intercommunales et organismes d’intérêt public, qui passera de 245 000 € à 302 500 €. L’air de rien, le Gouvernement augmente ce plafond déjà élevé de plus 50 000 € par an !
Dans le même sens, Ecolo regrette que le plafond prévu pour les rémunérations des mandats publics reste fixé au niveau trop élevé de 150 % de l’indemnité parlementaire, alors qu’un abaissement à 100 % constituerait un signal beaucoup plus net.

Ceci étant, Ecolo estime que ces mesures ne constituent en toute hypothèse qu’un premier train, qui doit être suivi par d’autres, sur trois plans.
1. Il appartient à la commission d’enquête de poursuivre sereinement son travail visant à faire la lumière sur Publifin – Nethys et d’aboutir à des constats et à des recommandations à la hauteur de son mandat.
2. Il convient que le nouveau conseil d’administration de Publifin puisse sans attendre initier le renouvellement des instances de Finanpart et de Nethys, et préparer la mise en ordre du Groupe.
3. Au-delà du scandale Publifin, la crise de confiance de la démocratie requiert l’adoption d’autres réformes majeures, en particulier :

  • un décumul intégral pour l’ensemble des fonctions régionales à responsabilité importante et rémunérées comme telles : Ministre, parlementaire, chef de cabinet, cadres dirigeants de l’administration, organismes d’intérêt public et intercommunales,…
  • une dépolitisation du recrutement des gestionnaires publics : profil de fonction, appel public, certificat de management, vérification objectivée des compétences.
  • un renforcement des contre-pouvoirs démocratiques, pour  renforcer le pluralisme et sortir de l’entre-soi.