Les effets des pesticides provoquent-ils des cancers en nombre dans les communes de Fernelmont, Wasseige ou Wanze-Héron? Le Gouvernement wallon ne semble toujours pas prendre la mesure de cet enjeu de santé publique. En effet, les avancées se font attendre. Un rapport commandé par le Ministre de la Santé a été dénoncé de toutes part car il présentait des lacunes méthodologiques importantes. Et l’on attend toujours un travail méthodologique commandé à cinq experts universitaires. Prie, on ne connaît toujours pas leur calendrier ni la zone sur laquelle une nouvelle étude portera ensuite. Pire, les administration et les collèges communaux, les médecins de la région, ne sont toujours informés de rien. Il leur est impossible à ce jour de donner une information sérieuse aux habitants et aux patients de la Hesbaye. Hélène Ryckmans interpellera le Ministre Prévot (cdH) ce mardi 17 janvier.
Voici déjà la trame de son interpellation:
Monsieur le ministre,
Le Gouvernement wallon doit avancer de manière beaucoup plus résolue en matière de santé environnementale et de protection de la santé notamment contre les dangers des pesticides. Elle fait partie du premier objectif de la stratégie de développement durable de la Wallonie : « Chaque citoyen évoluera dans un environnement sain et de qualité (…). La qualité de l’air, de l’eau et des sols sera améliorée, et la pollution sonore réduite, afin de ne pas affecter la santé des individus ».
Depuis plusieurs années, les citoyens et médecins de Fernelmont, de Wasseiges, de Wanze-Héron mais également d’autres communes de la Hesbaye souhaitent voir ces dossiers avancer.
Depuis plusieurs mois, leurs plaintes s’expriment de manière forte et argumentée : elles nécessitent des réactions.
Force est de constater que les engagements pris ne sont pas suivis d’effet et que les avancées se font attendre, et notamment en Hesbaye. Suite à la mise en question du rapport de l’AVIQ sur la suspicion de Cluster à Fernelmont dénoncé de toute part, puisqu’il a été évident qu’il présentait de nombreuses lacunes méthodologiques et était porté par des non-spécialistes, une étude approfondie doit être menée. Une équipe de 5 experts universitaires en oncologie, en toxicologie et en épidémiologie a été constituée et devrait avoir élaboré sa méthodologie de travail afin d’investiguer la suspicion de cluster de cancers. Qu’en est-il à ce jour ? Quelles sont leurs spécialités et expériences respectives ? Vont-ils réaliser l’étude eux-mêmes ou vont-ils la suivre ? Quels seront leur méthodologie (Quelles questions ont-elles été adressées aux chercheurs ?) et leur calendrier de travail, étant entendu que les résultats sont attendus pour mai ? Pouvez-vous bien me confirmer que cette étude ne se limitera pas à la suspicion de cluster de cancers à Fernelmont mais qu’elle investiguera également de telles suspicions dans les communes voisines ?
Si vous avez décidé qu’il incombera donc aux experts eux-mêmes de déterminer les contours de l’étude à mener, comme vous me l’avez-répondu, je suppose tout de même que le gouvernement a son idée sur la question et qu’il s’exprimera sur l’objet de l’étude ? Par ailleurs, ne serait il pas fondamental d’en informer les médecins et les citoyens ?
Pouvez-vous me dire qui sera le porte-parole, en charge de la communication vers l’extérieur, notamment de la composition du groupe ? Quand communiquera-t-il ? De quelle manière ? J’ose espérer que le Parlement sera informé de leurs travaux. Vous disiez craindre des sollicitations intempestives, ce qui interpelle : pouvez-vous me préciser vos craintes ?
Par ailleurs, il me revient que les administrations et collèges communaux d’une part, mais également les médecins des cercles ne sont toujours pas, à ce jour, informés, alors qu’ils devraient l’être pour pouvoir, à leur tour et notamment, informer leurs patients. Comment expliquez-vous que les médecins des cercles ne soient pas informés ? Ceci n’est pas conforme à la motion votée de façon unanime par le PW le 19 octobre 2016. Le 5 décembre vous m’avez répondu avoir chargé votre administration d’informer les médecins généralistes et les communes proches de Fernelmont de la mise en place d’un Comité d’experts chargé de mener une nouvelle étude. Nous sommes un mois plus tard et ce n’est toujours pas le cas ! Comment et quand le seront-ils ? Quels sont les éléments qui explique ce délai ? Qu’attendez-vous ?
Ne pensez-vous pas en outre, qu’il serait fondamental que la concertation soit organisée avec les acteurs locaux (les groupes de citoyens, les médecins), comme ceux-ci le demandent ?
Il me semble légitime qu’ils puissent donner leur avis sur le libellé et la portée de ces questions et qu’un comité d’accompagnement les associant soit mis sur pied. Quelle est l’intention du gouvernement en la matière ?
Par ailleurs, avez-vous pu enfin saisir la CIMES sur des études à mener sur l’exposition de groupes cibles (agriculteurs, enfants, femmes enceintes) aux pesticides, quelles sont les perspectives de travail ? Vous m’aviez répondu que vous le feriez par le biais des représentants de la Wallonie au Plan national d’Action Environnement et Santé (NEHAP). Est ce le cas ? Avec quel résultat ?
A ce sujet, il serait particulièrement nécessaire d’investiguer les mécanismes d’accès au registre du cancer, afin que les médecins généralistes puissent accéder aux données de manière plus fine, et que les spécialistes puissent encoder les éléments de manière plus précise.
Selon la réponse du Gouvernement qui préciserait les décisions prises et les actions entreprises, j’examinerai l’opportunité de déposer une nouvelle motion.
Je vous remercie de vos réponses,
Hélène Ryckmans