Le Gouvernement wallon a tranché : le montant des allocations familiales en Wallonie se situera entre le montant flamand et le montant germanophone : 155€. Au-delà de ce montant de base dicté par la volonté de s’aligner sur ces régions voisines, la question des suppléments accordés aux spécificités des familles, pourtant extrêmement importante, s’avère être une déception. Pour Matthieu Daele, député wallon Ecolo, « des suppléments sociaux faibles, c’est une redistribution faible et un soutien aux familles en difficultés qui est réduit. Globalement, les familles nombreuses, y compris à revenus modestes et moyens, vont perdre dans le nouveau système. »
De plus, Ecolo pointe l’erreur que commet le Ministre de l’Action sociale en prévoyant des suppléments sociaux fixes et qui font craindre des effets pervers. « Un supplément lié aux revenus et réellement progressif est indispensable pour éviter l’effet de seuil qui fait qu’à quelques euros de différence, une personne le reçoit et l’autre pas. Une famille nombreuse de 3 enfants pouvant compter sur 29.999€ de revenus recevra 1.620€ de plus que la même famille comptant sur un revenu de 30.001€. 2€ de revenus en plus, c’est 1.620€ d’allocations en moins, » poursuit Matthieu Daele.
Le financement global pose aussi question. La Ligue des familles s’en est inquiété. Pour Ecolo, il ne faudrait pas que le Gouvernement actuel mette sur pied un système impayable, qui sera actif en 2020… laissant aux Gouvernements suivants la charge de trouver les solutions budgétaires… ou de réduire les montants. Ecolo demande donc une transparence sur les coûts de la réforme et une planification budgétaire de long terme.
En termes de cohérence entre les régions, Maxime Prévot enterre le modèle « Fepros » de son président de parti Benoit Lutgen. Le cdH avait largement vanté les mérites d’une cohérence entre francophones dans le transfert des compétences sociales de la 6ème réforme de l’état. Pourtant, le Ministre cdH wallon avance seul, sans sa collègue Ministre cdH bruxelloise, jetant donc la promesse du cdH à la poubelle. « Aujourd’hui, la Wallonie assure, de fait, une mise en cohérence avec la Flandre, pas avec Bruxelles. Et l’incertitude reste entière sur l’organisation qui se devra d’être simple et efficace en cas de changement de région. Nous songeons par exemple aux familles éclatées ou recomposées ayant un pied en Wallonie et à Bruxelles, ainsi qu’aux familles qui déménagent d’une région à l’autre, » conclut Matthieu Daele.