photo pour illustrer sujet budgetLe budget wallon 2018 sera voté aujourd’hui en séance plénière du Parlement de Wallonie. Ecolo constate que ce budget s’inscrit dans la continuité d’un certain nombre de mauvais choix du précédent Gouvernement et le regrette amèrement.

En effet, alors que le Gouvernement wallon se targue de s’inscrire dans une trajectoire de lutte contre le dérèglement climatique, l’insuffisance des moyens alloués à la transition écologique et au défi climatique est frappante. A titre d’exemple, le budget des primes à l’isolation, déjà fortement diminué sous l’ère PS-cdH, stagne et traduit donc l’absence d’ambition du nouveau Gouvernement en la matière. Plusieurs crédits sont également réduits en matière d’énergie et de climat, qu’il s’agisse du Fonds Ecopack, de l’Alliance Emploi Environnement ou des accords de branche simplifiés.

« La politique de mobilité est également très interpellante : en dehors des effets de communication, aucun moyen supplémentaire pour, par exemple, le covoiturage ou le vélo. Le Gouvernement évoque une augmentation de 1 % du budget du TEC comme une faveur… alors qu’elle est inférieure à l’inflation et largement inférieure aux moyens prévus par le contrat de service public ! La Cour des comptes avait chiffré le définancement du TEC à 39 millions d’euros il y a deux mois. Ce définancement va donc se poursuivre et empirer. En parallèle, le budget des aéroports continue de croître (+10 % en 2018). C’est d’ailleurs le seul chez le Ministre en charge du climat, c’est dire, » commente Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement de Wallonie. « En matière de lutte contre le dérèglement climatique, nous sommes loin, très loin, des engagements de la résolution adoptée il y a peu par le Parlement. C’est à la fois désolant et consternant. Dans le même sens, les politiques environnementales (eau, déchets, énergie, …) sont également davantage ponctionnées par le Gouvernement pour financer les trous du budget, » regrette amèrement Stéphane Hazée.

Pour Ecolo, les trois Ministres cdH du Gouvernement wallon cherchent en outre aujourd’hui à détourner l’attention et à allumer les fumigènes en présentant dans les médias un plan d’investissement qui serait censé répondre à ces enjeux. Mais les écologistes constatent que c’est l’exact contraire du budget 2018 débattu aujourd’hui au Parlement de Wallonie. « Est-ce sérieux ? Cette sortie médiatique des Ministres cdH est totalement dingue. Alors qu’ils sont à la manœuvre dans le Gouvernement, il n’y a rien en ce sens dans le budget. Et la coalition MR-cdH poursuit sur la même voie que la précédente coalition PS-cdH, en laissant de côté une série d’enjeux écologiques. En dehors de quelques mesures de communication, aucun investissement majeur n’est prévu pour concrétiser de réelles politiques de transition écologique de notre Région, » poursuit Stéphane Hazée.

Au niveau de la réforme fiscale, Ecolo a évidemment envie de saluer la fin de la télé-redevance. Mais les Verts constatent que cette contribution forfaitaire sera remplacée par une autre, à savoir la taxe humaniste de 50€ par personne pour l’assurance autonomie. Cette suppression est donc un trompe-l’oeil életoral. La réforme fiscale est en outre totalement déséquilibrée et favorise au bout du compte moins de 1 % des Wallons, via plusieurs mesures anti-redistributives. Par exemple, le Gouvernement va dépenser 6,5 millions € pour soutenir les propriétaires qui achètent une troisième (4ème, 5ème, …) habitation, soit davantage que ce qu’il prévoit pour les 40 000 ménages précarisés en attente d’un logement public !

« Enfin, ce Gouvernement MR-cdH fait marche arrière quant au retour vers l’équilibre budgétaire. Alors que le déficit budgétaire constaté en 2016 s’élevait à – 143 millions €, le Gouvernement l’a fixé à – 217 millions € pour 2018 et la Cour des comptes l’a même corrigé à 358 millions € ! La réforme fiscale, ciblée en faveur des plus riches et mal évaluée, creuse la dette de la Région, tandis que les investissements en faveur de la solidarité ou de l’environnement stagnent voire diminuent. Logement, mobilité, politiques de transition, justice sociale et fiscale, … Une seule conclusion s’impose donc : ce budget 2018 va dans le mauvais sens ; il n’est ni juste ni durable », conclut Stéphane Hazée.