Le Parlement de Wallonie a adopté aujourd’hui en commission une résolution sur les traités de libre-échange. Celle-ci comporte potentiellement un certain nombre d’avancées, mais Ecolo constate que la coalition MR-cdH est déjà en contradiction avec son propre texte.
L’accent mis sur le redéploiement international de l’économie wallonne réduit en effet considérablement les ambitions en faveur de dispositions contraignantes sur les droits humains et le développement durable, sur lesquelles le Parlement s’était accordé lors des débats sur le CETA.
Mais pour les écologistes, le pire reste que ces balises, déjà affaiblies, risquent de rester lettre morte et ne seront donc pas prises en compte pour la ratification des futurs traités commerciaux. Le Gouvernement vient notamment d’approuver un accord de libre-échange avec la Colombie, le Pérou et l’Equateur, très critiqué par les ONG sur le plan des droits humains et de l’environnement.
« Ecolo souhaitait amender la résolution, pour que le Parlement soit cohérent. Nous voulions qu’à l’avenir, soit refusé tout projet d’accord qui ne respectait pas les balises établies par la résolution. Notre amendement demandait aussi que le Gouvernement wallon ne soumette pas à la ratification du Parlement les accords signés qui ne les respectaient pas, » précise Hélène Ryckmans, députée wallonne Ecolo.
Cette proposition des écologistes a été refusée aujourd’hui en commission, vidant ainsi de sa substance l’ensemble de la résolution. « A quoi s’engage donc la majorité si elle ne se donne pas les moyens d’agir en toute cohérence avec ses propres dispositions ? » s’indigne Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement de Wallonie.
« Nous appelons la coalition MR-cdH à revoir sa position et à agir de manière claire au lieu d’en rester à des déclarations d’intentions, certes louables, mais sans valeur si elle n’utilise pas le pouvoir qui est le sien », conclut Hélène Ryckmans.