Le Parlement de Wallonie a adopté, en séance plénière du 28 février, une résolution sur les traités de libre-échange. Pour Ecolo, une volte-face déplorable et qui place le cdH en contradiction avec ses propres engagements.
« Le premier revirement sur le CETA, c’était en 2016 déjà, quand la coalition PS-cdH a finalement signé le CETA. Une série de difficultés majeures sont ensuite restées sans solution, à commencer par le dumping social et environnemental que nous dénonçons depuis le début », commente Hélène Ryckmans, députée wallonne Ecolo. « Nous assistons désormais à un nouveau revirement du cdH, qui était très contre, et qui est désormais très pour. Cela nous inquiète beaucoup, concernant le CETA d’abord, lorsque la ratification sera mise à l’ordre du jour, mais aussi pour les autres traités du même genre qui sont préparés par la Commission », ajoute Hélène Ryckmans.
En effet, la résolution cdH-MR réduit les ambitions en faveur de dispositions contraignantes sur les droits humains et le développement durable, les normes sociales et environnementales, sur lesquelles le Parlement s’était pourtant accordé lors des débats sur le CETA.
Pour les écologistes, ces balises, en partie affaiblies, risquent surtout de rester lettre morte dès lors que la résolution ne leur garantit pas une portée effective. « Nous avons proposé un amendement à cette résolution, pour que le Parlement soit cohérent. Nous souhaitons en effet que soit refusé tout projet d’accord qui ne respecterait pas les balises établies. Notre amendement demandait aussi que le Gouvernement wallon ne soumette pas à la ratification du Parlement les accords signés qui ne les respecteraient pas, » poursuit Hélène Ryckmans.
« A quoi s’engage donc la coalition gouvernementale si elle ne se donne pas les moyens d’agir en toute cohérence avec ses propres dispositions ? » s’indigne Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement de Wallonie. « MR et cdH n’entendent pas que le Parlement utilise le pouvoir qui est le sien. Ils se limitent à des déclarations d’intention. Concrètement, cette résolution invite la Commission européenne à éventuellement tenir compte d’un certain nombre d’enjeux, mais ne contient en fait aucune exigence réelle. Le Président du Parlement de Wallonie, André Antoine (cdH) a déclaré hier que ‘peut-être le Parlement a-t-il outrepassé ses droits avec le CETA’. Avec cette déclaration, nous avons là toute la quintessence du revirement du cdH. C’est grave et c’est inquiétant. Comment y voir autre chose qu’un affaiblissement de la voix de notre Parlement, de cette voix qui représente les citoyens de Wallonie ? » concluent Hélène Ryckmans et Stéphane Hazée.