Depuis vingt ans, le Gouvernement wallon double les montants alloués par les ONG membres du CNCD via son opération 11.11.11 à plusieurs projets de coopération dans un certain nombre de pays du Sud, en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. Mais ça, c’était avant. Fin janvier, le gouvernement annonce la suppression de ce doublement au profit d’appels à projets pour des programmes individuels limités à 9 pays. Pourtant, l’action des ONG constitue une plus-value avérée et complémentaire à la Coopération gouvernementale. En séance plénière, Hélène Ryckmans a vivement dénoncé la décision du Gouvernement wallon.
Sans aucun préavis, le Gouvernement met en effet les partenaires du Sud et le CNCD en difficulté.
D’autant plus que Willy Borsus a affirmé qu’en ce qui concerne le CNCD, l’engagement avait été fait pour le doublement de l’aide de l’année 2017. Pour Hélène Ryckmans, c’est inexact : « Willy Borsus précise que ce montant aurait été versé en décembre 2017. Il ne dit pas la vérité, parce qu’il s’agit en fait des montants de 2016 qui sont seulement payés en 2017.”
De plus, la décision est contraire à un principe important en matière de coopération internationale, à savoir le principe de la prévisibilité de l’aide de l’OCDE. « Le gouvernement wallon se met tout à fait en retrait de la Déclaration de Paris. Il ignore superbement l’autonomie des ONG pour financer des projets sans être limitées aux choix des pays partenaires de la Wallonie. »
Compte tenu de tous ces éléments, Hélène Ryckmans a déposé une motion afin de suspendre cette décision en 2018 et d’entamer le dialogue avec le CNCD et le secteur de la coopération indirecte pour définir, de manière concertée, les objectifs et les critères à retenir pour la mise en place d’un appel à projets. Le ministre-président Willy Borsus s’est dit ouvert à la discussion. On attend une date de rencontre, qui tarde à venir.