Depuis quelques temps déjà, le Gouvernement planche sur la réforme des APE, système qu’il juge trop politisé. Pour Ecolo, le texte proposé, sans réelle concertation avec les nombreux acteurs concernés, est inadéquat. Ecolo craint un définancement du secteur et dénonce le manque d’information et de concertation.
Plutôt que d’avancer tête baissée, le Gouvernement doit prendre le temps de la concertation pour pouvoir aboutir à une réforme constructive et éviter d’affaiblir le secteur. C’est pourquoi Ecolo était présent à la manifestation du 25 juin, où travailleurs et employeurs étaient ensemble dans les rues de Namur pour dénoncer la réforme des APE. J’y étais, et Stéphane Hazée également.
La manifestation du 25 juin 2018 symbolise les craintes des acteurs concernés. Ecolo soutient leurs revendications : la nécessaire concertation avec les partenaires sociaux et l’élaboration de balises beaucoup plus claires et transparentes de la réforme et de sa mise en place dans le transfert aux ministres fonctionnels, avant même que de pouvoir clarifier la période transitoire.
Pour rappel, la réforme des APE prévoit que les aides à l’emploi octroyées aux pouvoirs locaux et aux associations du secteur non marchand soient forfaitisées et transférées dans les budgets des Ministres fonctionnels. Certains employeurs utilisateurs des postes APE, comme les provinces et les régies communales autonomes, ne pourront plus bénéficier de ces aides à l’emploi. Des emplois seront perdus dans les petites associations, les crèches, les maisons de repos et de soins…
Si Ecolo est favorable au principe du transfert des aides à l’emploi vers les Ministres fonctionnels, il est pour nous hors de question que cette réforme aboutisse à l’affaiblissement ou à la disparition d’associations et de services de proximité essentiels à la population et qui le font notamment en engageant, légitimement, des personnes diplômées ! A ce propos, et c’est encore un point que le Gouvernement devra éclaircir, la valorisation de l’expérience et de l’ancienneté reste très floue.
Alors que la réforme elle-même n’est franchement pas claire, le Gouvernement wallon et son Ministre de l’Emploi préparent déjà un ‘système APE transitoire’ de janvier 2019 à fin décembre 2020. L’UVCW et la Fédération des CPAS de Wallonie ont analysé l’impact budgétaire de la réforme et évoquent un écart de près de 18 millions pour la période transitoire. Comment espérer maintenir l’emploi dans de telles conditions ?
Pour dire les choses clairement, Ecolo estime que le Ministre a avancé seul, sans concertation non plus avec les pouvoirs locaux ou le secteur du non marchand. Une telle concertation aurait pourtant permis d’éviter, par exemple, que le Forem ne lance une opération stressante de récupération des montants ‘trop versés’ basée sur des interprétations erronées du décret, comme c’est actuellement le cas. En tout état de cause, Ecolo exige que les moyens qui, après analyse, devront réellement être récupérés soient évidemment réaffectés au dispositif APE. Plus fondamentalement, nous serons très attentifs à ce que la réforme ne cache pas un définancement du secteur