Proposition politique d’ECOLO de mettre en place une expérience-pilote de « territoires zero chômage de longue durée » à bruxelles et en Wallonie, avec le soutien de l’État fédéral
Hélène Ryckmans (parlement de Wallonie) , Magali Plovie (parlement bruxellois), Georges Gilkinet (parlement fédéral)
Transposant en grande partie une expérimentation en cours dans 10 territoires en France, que ses mandataires ont eu l’occasion d’analyser et de visiter et dont ils ont débattu avec des acteurs de l’insertion socioprofessionnelle, des mandataires ECOLO veulent mettre à l’agenda politique les textes législatifs afin de créer des territoires « Zéro chômage de longue durée » en Wallonie et à Bruxelles. Une concertation avec le fédéral étant nécessaire, un texte sera également déposé à la Chambre, dès lors que toutes les énergies sont nécessaires pour combattre le chômage de longue durée (plutôt que de s’attaquer à celles et ceux qui en sont victimes).
Il s’agit de créer un cadre qui doit rendre possible au plan local le développement de ces initatives !
1. Qu’est ce qu’un territoire Zéro chômage
Il s’agit de permettre à des personnes au chômage depuis plus d’un an de faire valoir leurs compétences pour répondre à des besoins sociaux non remplis par ailleurs.
Ces personnes sont volontaires (cela veut dire en clair que l’adhésion au projet n’est pas obligatoire ni une condition pour continuer à bénéficier d’une allocation de chômage).
Elles sont engagées dans le cadre d’un « vrai » contrat de travail, à durée indéterminée et à temps choisi.
Elles assurent des activités sur base de leurs compétences multiples et parfois atypiques, qui sont ainsi valorisées pour ce qu’elles sont.
Ces activités répondent à une demande sociale avérée mais non remplie par d’autres acteurs économiques (car pas rentable économiquement) : des services aux personnes, de l’entretien de petites propriétés forestières, de la réparation d’objets, du recyclage,…
Une telle expérience se met en place sur un territoire limité (à l’exemple d’une ou plusieurs communes, d’un quartier), dans le cadre d’un projet bien défini porté par une entreprise à but d’emploi.
2. Ce que n’est pas le Territoire Zéro chômage de longue durée
Une énième aide à l’emploi
Une manière de contrôler les chômeurs
Une concurrence déloyale avec des entreprises existantes
→ C’est un vrai changement de paradigme : sur un territoire donné, les personnes au chômage sont soutenues par divers acteurs qui connaissent le tissu social ; elles sont engagées par des entreprises qui proposent des activités pour répondre à des besoins sociaux
Le dispositif « Territoires zéro chômeur de longue durée » repose sur plusieurs constats : nul n’est inemployable et ce n’est pas le travail qui manque, ce qui fait défaut c’est le nombre d’emplois disponibles pour celles et ceux qui veulent travailler.
Un TZCLD concrétise les principes de base que « Personne n’est inemployable – Ce n’est pas le travail qui manque – Ce n’est pas l’argent qui manque ». Il n’est pas acceptable que la société considère de manière négative une personne sans emploi depuis une longue période
Pour mettre en œuvre des projets pilotes, il s’agit de dégager les moyens financiers multiples et suffisants pour permettre que, sur base volontaire, des chômeurs de longue durée soit engagés dans un contrat à durée indéterminée. Le chômage de longue durée a des coûts cachés élevés (coûts sociaux, de santé, …) L’activation de ces moyens (notamment les allocations de chômage fédérales) doit alimenter un fonds de soutien à l’initiative TZCLD, fonds de soutien qui appuie les entreprises à but d’emploi.
Dans un TZCLD, c’est une entreprise à but d’emploi (entreprise à finalité sociale) qui va engager les chômeurs de longue durée, s’assurer que les emplois créés ne font pas concurrence à ceux existants dans la zone concernée et organiser la concertation avec les besoins émanant du territoire (quartiers, d’une ou de plusieurs communes). Les acteurs locaux de l’insertion et de la cohésion sociale accompagnent le processus
Un TZCLD met en place des mécanismes d’évaluation permanent auprès des bénéficiaires qui lui permet de rétroagir souplement et de mettre en place les effets correctifs rapidement.
3. Les Ecologistes, à 3 niveaux de pouvoir, portent cette proposition innovante
Il faut essayer autre chose pour résorber le chômage et tendre la main à celles et ceux qui en sont victimes !
En Wallonie, la député wallonne Hélène Ryckmans a introduit une proposition de décret citoyen « Décret pour tous, décret par tous » , une proposition de décret est sur la table, une concertation large est en cours. Son texte est prêt à être déposé, débattu et voté.
A Bruxelles nous allons faire la même proposition de tester ce nouveau modèle à Bruxelles. La député bruxelloise Magali Plovie entend mener, dans les prochaines semaines, un débat à partir de la proposition de texte wallon avec les syndicats, diverses acteurs (actiris, association de lutte contre la pauvreté, …) pour voir comment adapter ce texte aux spécificités bruxelloises.
Au Fédéral, la mobilisation des moyens du chômage au financement de ces initiatives requiert un accord de coopération qui sera porté par Georges Gilkinet, sous la forme d’une proposition de résolution.
De nombreuses locales Ecolo ont mis ce projet dans leur programme électoral pour les communales: par exemple à Enghien, Sambreville…
Pour Ecolo, le chômage de longue durée n’est pas une fatalité. Et les demandeurs et demandeuses d’emploi n’en sont pas les responsables et encore moins les coupables, ils en sont la plupart du temps de victimes. Des solutions nouvelles doivent être mises en œuvre pour le combattre, qui font de ces travailleurs des acteurs de leur propre destin, valorisent leurs compétences et tiennent tant de leurs compétences que de leurs capacités, sans stigmatiser l’une ou l’autre.