Une enquête d’Amnesty International publiée ce mercredi confirme que des armes livrées par plusieurs pays occidentaux, européens ou non, se retrouvent aux mains de milices impliquées dans le conflit au Yémen, un conflit où les exactions contre les civils sont monnaie courante, et où le droit international n’est pas respecté. Des armes de la FN Herstal sont notamment concernées, à partir de livraisons effectuées vers les Emirats arabes unis et ensuite détournées, confirmant les craintes exprimées depuis plusieurs mois par Hélène Ryckmans, députée wallonne Ecolo.
« Ce n’est pas la première fois que des indices existent quant à la présence d’armes wallonnes dans ce conflit. Ces armes se retrouvent aux mains de milices armées, qui échappent au contrôle de tout Gouvernement, des armes cédées, vendues voire volées après avoir fait l’objet de ventes officielles, autorisées par le Ministre-président wallon dont c’est la prérogative », commente Hélène Ryckmans.
Ecolo demande de longue date, depuis les soupçons croissants quant au détournement d’armes wallonnes vers le conflit au Yémen, que les ventes d’armes dans les pays de cette sous-région ne soient plus autorisées, sur base du respect du décret relatif aux exportations d’armes, qui implique de ne pas livrer d’armes dans des zones où elles risquent de contribuer à la déstabilisation d’une région à des atteintes au droit international et encore compte tenu du risque de détournement.
« Nous demandons au Gouvernement wallon de lancer une enquête en lien avec ces informations et, dans l’intervalle, de suspendre tout octroi de licence d’exportation vers les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. Nous lui demandons également de saisir les instances européennes compétentes, afin de requérir le respect du Code de conduite européen », ajoute Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement de Wallonie.
« Plus largement, nous appelons à renforcer la transparence en matière d’octroi des licences d’armes. Nous avons déposé une proposition de décret en ce sens, qui a été prise en considération fin janvier. Avançons », concluent Hélène Ryckmans et Stéphane Hazée.