Le spectre d’une ‘liste noire’ de journalistes au sein du journal L’Avenir réapparaît, comme en témoignent les indices communiqués par la Société des rédacteurs (SDR) et l’AJP. Ces velléités et les menaces qu’elles représentent sont tout à fait inadmissibles et Ecolo se réjouit que le débat qu’il a demandé ait finalement pu se tenir ce jour sur cet enjeu essentiel en séance plénière du Parlement de Wallonie.
Pour rappel, le journal L’Avenir est sous pression depuis plusieurs mois, otage de Publifin-Nethys et d’une gestion qui menace son développement. Après l’annonce d’un plan de restructuration visant un quart du personnel, après une résistance remarquable de ses équipes et une mobilisation pluraliste, un accord social a pu être conclu fin 2018. A côté d’investissements et de l’abandon d’un format totalement inapproprié, il était également question d’exclure tout licenciement forcé / contraint. « Or, cette promesse essentielle est aujourd’hui évaporée et le projet de licencier des journalistes considérés par Nethys comme trop indépendants ou trop peu dociles resurgit. C’est pour nous inadmissible et constitue du reste une nouvelle preuve que les pratiques ne changent pas au sein de Publifin-Nethys », commente Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement de Wallonie. « Le Gouvernement wallon ne peut rester sans réagir. Je rappelle à cet égard qu’un consensus a pu être réuni au sein du Parlement de Wallonie en novembre dernier pour requérir la sortie des Éditions de l’Avenir de Publifin/Nethys et ainsi garantir la liberté de la presse face à une gestion revancharde et calamiteuse. Il est important que les actes suivent », ajoute Stéphane Hazée.
Dans l’immédiat, il s’agit de stopper la machine infernale, d’imposer le respect de la convention AJP sur le travail et la rémunération des journalistes et d’empêcher tout licenciement contraint, comme cela a été convenu. Ecolo soutient donc la ‘réouverture de l’espace de dialogue’ engagée par le Ministre-président en ce sens. Ecolo demande également que la tutelle se saisisse du dossier, notamment quant à l’obscure et inexplicable modification de l’accord social après le vote de l’assemblée du personnel.
En outre, l’ensemble des éléments mis en lumière par les auditions menées au Parlement de Wallonie en novembre 2018 et l’actualité récente confirment, s’il le fallait encore, la nécessité de sortir L’Avenir de Publifin / Nethys et d’écrire un autre scénario. « Plusieurs options existent, comme la création d’une coopérative comme proposé par l’AJP ou un portage temporaire de la Région pour calmer le jeu et étudier rationnellement et sérieusement l’ensemble des options. Le Gouvernement wallon dispose des leviers pour agir, arrêter le massacre et le harcèlement moral dont est victime l’ensemble du personnel des rédactions et sortir L’Avenir de Nethys. Le Gouvernement wallon doit agir en urgence et exercer les pouvoirs de tutelle dont il dispose », conclut Stéphane Hazée.