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Le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes. Ces droits sont encore largement bafoués, voire refusés aux femmes en Wallonie, en Belgique et dans le monde. Partout, des femmes luttent pour obtenir des droits élémentaires, ou pour les maintenir face à des politiques régressives.

Les droits sexuels et reproductifs, parmi lesquels figure l’accès à la contraception, sont formellement reconnus depuis la conférence de Pékin en 1995. « L’accès à la contraception permet aux femmes de s’épanouir dans leurs choix de vie et de renforcer leur autonomie. C’est dans cette optique qu’Ecolo dépose une proposition de décret sur un PASS contraception, » commente la députée wallonne Ecolo Hélène Ryckmans.

A l’instar des discussions actuellement en cours au niveau fédéral menées par la députée Ecolo Muriel Gerkens, et qui portent notamment sur la légalisation de la distribution des pilules contraceptives dans les Centres de planning familial, la Wallonie peut utiliser sa compétence en promotion de la santé et en droits des femmes. La mise en œuvre du PASS contraception proposé par les écologistes est un moyen efficace d’y parvenir.

La contraception est en enjeu crucial : en Europe, l’âge moyen des premiers rapports sexuels se situe entre 15 et 16 ans. A l’échelle mondiale, on comptabilise 80 millions de grossesses non désirées chaque année. En Belgique, 55 % des filles entre 10 et 14 ans, et 45 % des filles entre 15 et 19 ans qui ont eu recours à l’avortement n’utilisaient aucune contraception. C’est un jeune sur cinq qui n’utilise aucun moyen de contraception.

Pour Ecolo, cette journée des droits des femmes est une nouvelle occasion de constater que la contraception est encore loin d’être une évidence. « Manque d’informations, peur du jugement, manque de moyens financiers,… Le PASS que nous proposons permettra de généraliser la prévention des grossesses et des infections sexuellement transmissibles, » poursuit Hélène Ryckmans.

Au niveau fédéral, la proposition de loi Ecolo rédigée par Muriel Gerkens et visant à permettre la distribution gratuite de moyens contraceptifs et de la pilule du lendemain via les Centres de planning familial est actuellement en cours de discussion.

Le groupe Ecolo au Parlement de Wallonie dépose de son côté une proposition de décret visant à concrétiser le PASS contraception via les compétences régionales. Ce PASS, gratuit, prolonge en Wallonie les politiques fédérales de santé publique. Des accords de coopérations devront permettre la complémentarité entre le financement et les services proposés par la Région wallonne et les remboursements pris en charge par l’INAMI comme celui des moyens contraceptifs pour les jeunes de moins de 21 ans, celui des pilules du lendemain, ainsi que celui des consultations de dépistage et gynécologiques. .

« La sexualité et la contraception sont encore teintées de tabous. Il faut faciliter le dialogue et l’accès à des moyens contraceptifs adaptés à chaque situation, et ce tant pour les filles que pour les garçons de 14 à 25 ans, » conclut Hélène Ryckmans.