Le Gouvernement wallon a tranché le montant des allocations familiales en Wallonie. Ce sera entre le montant flamand qui est de 160 euros et le montant germanophone de 151 euros. En Wallonie, ce sera 155 euros.
Contrairement à ce qu’affirme le Gouvernement wallon (PS-cdH), ce nouveau mode de calcul ne permettra pas de lutter efficacement contre la pauvreté des enfants. En effet, il présente quatre effets pervers qui pourraient faire perdre jusqu’à 2.000 euros par an à certaines familles. Matthieu Daele nous dresse quatre constats.
1. Lutte contre la pauvreté
Il existe des suppléments sociaux. C’est une bonne chose. Malheureusement, ils ne sont pas suffisants pour réellement lutter contre la pauvreté.
Viva for life nous le rappelle chaque année, un enfant sur quatre vit sous le seuil de la pauvreté. Ce chiffre, le Ministre le connait. Il est allé dans le cube de Viva for life pour remettre un chèque. Plus qu’un chèque, il aurait pu créer un système d’allocations familiales qui puisse réellement avoir un effet pour sortir bon nombre d’enfants de la pauvreté. Cette possibilité, on doit malheureusement constater qu’il saisie.
PROPOSITION: Augmenter la part du budget destiné aux suppléments sociaux.
2. Effet pervers « palier »
Ce nouveau système crée des effets pervers. Justement avec ces suppléments sociaux, selon que vous aurez plus ou moins de 30 000 euros bruts de revenus par an, vous aurez des suppléments en plus ou pas.
Prenons une famille, une maman élève seule ses trois enfants. Elle gagne juste en dessous des 30 000 euros bruts par an, 29 900 et des poussières. Pourvu, surtout, qu’elle ne gagne pas un petit peu plus ! Si par malheur son patron décide d’un petit peu l’augmenter, c’est pas moins de 165 euros d’allocations par mois en moins dans sa poche. Cela peut aller jusqu’à 1 980 euros par an.
On parle, ici, de familles qui ne vivent pas avec 2 000 euros par mois. On parle de familles qui vivent avec moins. Ces paliers (il y en a un deuxième à 50 000) c’est une sorte de guillotine. Selon que vous aurez quelques dizaines d’euros en plus ou en moins par mois, vous pourrez avoir des différences dans votre budget de près de 2 000 euros par an.
PROPOSITION: Passer d’un système de paliers à une grille.
3. Effet pervers « transition »
Les enfants qui sont nés avant le 1er janvier 2019 bénéficieront des anciens montants et les enfants nés à partir du 1er janvier 2019 bénéficieront des nouveaux montants. Il va donc y avoir de nombreuses familles qui seront à cheval sur les deux systèmes. Un couple a aujourd’hui un enfant, ils attendent le deuxième qui va naître dans pas longtemps. S’ils en ont un troisième qui naîtra après le 1er janvier 2019, eux, ils vont perdre pas moins de 1 192,80 euros par an.
PROPOSITION: Permettre le choix aux familles entre l’ancien ou le nouveau système
4. Cohérence Wallonie-Bruxelles
Ill y a quelques années M. Lutgen vantait un modèle francophone, unique pour la Wallonie et Bruxelles, pour tout le volet social de la sixième réforme de l’État. On doit constater que le ministre cdH en Wallonie avance sans la ministre cdH de Bruxelles, jetant à la poubelle la promesse du cdh. L’incertitude règne pour les familles qui ont un pied dans les deux régions, ou celles qui déménageront d’une région à l’autre.
PROPOSITION: Objectif « zéro formalités » pour ces familles