Le Ministre-Président de la Région wallonne Paul Magnette (PS) a dressé hier, pour la 3ème fois consécutive, son « Etat de la Wallonie ». Pour Ecolo, un état de la Wallonie clinique, statistique, socio-économique et finalement fort éloigné de l’état des wallonnes et des wallons. S’ils saluent de magnifiques réussites individuelles ou collectives en Wallonie qui portent l’espoir pour l’avenir, les écologistes rappellent néanmoins les résultats interpellants de plusieurs enquêtes récentes (Noir Jaune Blues et Génération quoi ?), qui montrent que le moral des francophones est loin d’être au beau fixe. « Et la crise de confiance des citoyens en l’avenir et en leurs représentants politiques va en s’aggravant, notamment suite au scandale Publifin et à la grave crise de gouvernance que nous traversons, » commente le député wallon Ecolo Philippe Henry. « Face à ces inquiétudes légitimes, nous attendons du Ministre-Président et du Gouvernement wallon qu’ils incarnent une vision, des projets. Qu’ils initient des réformes structurelles. Or, l’état de la Wallonie présenté hier a non seulement un air de déjà-vu par rapport à celui de l’an dernier, mais montre aussi une région fort différente de la réalité de ses habitants, » poursuit Philippe Henry.
Ecolo rappelle à cet égard que la Wallonie n’a pourtant jamais eu autant de compétences et qu’elle maîtrise ainsi l’essentiel de ce qui fait le quotidien des citoyens. Les écologistes se veulent le relais de leurs besoins, notamment en ce qui concerne l’emploi, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, la mobilité, la qualité de l’air, le logement,… Afin de relever ces défis, Ecolo pointe à nouveau la nécessité de mener des réformes structurelles, au-delà des déclarations d’intention, notamment en ce qui concerne le développement circulaire de notre économie ; le développement des énergies renouvelables et la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre ; des politiques vraiment sociales, via entre autres des allocations familiales justes ou une lutte efficace contre la pauvreté, alors qu’un enfant sur quatre vit encore sous le seuil de pauvreté. « Que dire également de notre environnement de vie, qui passe par exemple par une autre mobilité ? Le nombre d’heures perdues dans les embouteillages est également un indicateur révélateur de l’état de la Wallonie, sans parler de leur impact sur l’économie et la compétitivité de nos entreprises » ajoute Philippe Henry.
Ecolo se montrera, comme à son habitude, constructif pour le reste de la législature, dans l’intérêt des citoyens wallons. Mais regrette que celle-ci ne sera pas celle de la transformation de la Wallonie en termes de développement économique, social et environnemental. « Nous voyons bien le bilan de 35 mois désormais : des actions ponctuelles, des gestions de crise et des effets d’annonce, mais peu de réformes structurelles. Il est pourtant urgent et possible d’avancer dans un certain nombre de dossiers cruciaux, tels la réforme fiscale, le plan stratégique de développement de l’économie circulaire, le nouveau plan Air Climat Energie, le plan régional de mobilité durable… Nous sommes prêts à œuvrer à transformer la vision idyllique et onirique présentée par le Ministre-Président wallon en une réalité. Au travail ! » conclut Philippe Henry.