Ecolo milite depuis de nombreuses années pour rendre possible l’organisation de consultations populaires à l’échelle de la Wallonie. Pour les Verts, il est en effet indispensable que les citoyens se réapproprient leur avenir, et puissent s’exprimer en dehors des périodes de vote.
Or, La Libre Belgique confirme aujourd’hui les craintes des écologistes : les partis traditionnels pourraient ne pas rendre possible cette consultation populaire en Wallonie d’ici 2019.
Pour rappel, Ecolo avait déposé une proposition de décret spécial visant à introduire la consultation populaire dès 2008 mais cette initiative s’était heurtée à la nécessité de revoir préalablement la Constitution. Au travers de la 6ème réforme de l’État, les écologistes ont dès lors œuvré à asseoir la constitutionnalité de la démarche, avant de reprendre l’initiative législative dès l’entrée en vigueur de cette modification de la Constitution, et d’inscrire cet enjeu à l’agenda politique début 2014 au Parlement de Wallonie.
« L’avis du Conseil d’État sur ce texte, les auditions organisées au sein de la Commission spéciale du renouveau démocratique et certaines expériences locales ont ensuite permis d’identifier les éléments à améliorer pour avancer dans la bonne direction, » commente Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement de Wallonie. « PS, MR et cdH ont alors annoncé qu’ils avaient abouti à un accord à ce sujet en mars 2016… mais n’ont depuis lors déposé aucun texte. Nous craignons désormais que le projet de la consultation populaire, comme le renouveau démocratique en Wallonie, soient simplement enterrés, par manque flagrant de volonté, » déplore Stéphane Hazée.
Ecolo en appelle donc à un sursaut afin de concrétiser les engagements qui ont été pris en la matière. Pour les écologistes, ce dossier doit sortir du marécage de la commission spéciale où il est embourbé et ce ‘désencommissionnement’ doit également être l’occasion de progresser sur plusieurs enjeux fondamentaux et qui avaient été laissés de côté par l’accord annoncé par PS, CDH et MR :
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le processus de validation de la question posée qui, en l’état, ne met pas les initiateurs d’une éventuelle consultation à l’abri d’une reformulation après avoir pourtant réuni plusieurs dizaines de milliers de signatures ;
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le contrôle des dépenses de campagne, qui reste actuellement trop peu considéré pour garantir un débat public équitable, en particulier au niveau de la limitation des dépenses d’acteurs économiques tels que des multinationales ;
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la possibilité de consulter les Wallons et les Wallonnes sur la signature d’un projet de traité international mixte avant que la Belgique ne soit engagée.
« Ces points, pourtant essentiels, avaient été écartés par les partis traditionnels PS, MR et cdH, qui maintenant semblent, en plus, hésiter à passer aux actes. Pour notre part, nous continuerons bien sûr à porter le projet de la consultation populaire en Wallonie et nous ferons en tout cas tout pour que la consultation populaire régionale advienne et qu’elle devienne réellement populaire », conclut Stéphane Hazée.