Les présidents des partis traditionnels PS, cdH et MR ont décidé entre eux de défaire le décret spécial du 8 décembre 2010 instaurant un décumul progressif des mandats de député wallon et de bourgmestre, échevin ou président de CPAS. Écolo s’indigne du signal désastreux ainsi envoyé aux citoyens.

« Dans un contexte de crise démocratique, face à la montée des populismes et des extrêmes, dans une actualité dominée par une affaire d’État et alors que les citoyens, les jeunes surtout, se montrent de plus en plus méfiants vis-à-vis des politiques, ce revirement sur l’enjeu du cumul des mandats est tout simplement ahurissant ! » affirme le coprésident d’Écolo Patrick Dupriez.

« Ce pacte PS-cdH-MR marque un grave recul par rapport à une réforme essentielle initiée par Écolo durant la législature précédente en Wallonie, alors que ce sont de nouvelles avancées dont la Wallonie a besoin en matière de démocratie et de gouvernance. Par ces ‘arrangements entre amis’, les trois partis traditionnels s’inscrivent davantage dans une logique de pouvoirs et de carrières que dans un renouveau démocratique et l’intérêt des citoyens de notre Région », ajoute Stéphane Hazée, chef de groupe Écolo au Parlement de Wallonie.

Pour Écolo, la fonction parlementaire est un mandat à temps plein. La Wallonie et ses citoyens méritent un engagement à 100% de leurs députés. Le décumul vise à prévenir les conflits d’intérêts et le sous-localisme dont souffre tant la Wallonie. Il évite également la concentration des pouvoirs et favorise la participation d’un nombre plus important de citoyens à la vie politique. Il s’agit donc d’un enjeu démocratique fondamental.

Enfin, là où le décret décumul de 2010, certes perfectible, visait l’ensemble de la Wallonie, la nouvelle proposition des 3 partis traditionnels ne concerne plus que les mandataires issus des… 9 communes wallonnes de plus de 50.000 habitants. Un impact dérisoire, donc, qui confine au leurre.

« Le retour du cumul des mandats obéit à des intérêts électoralistes alors qu’aucun des 3 partis engagés dans ce pacte indigne n’avait fait campagne pour mettre en cause ce décumul. Une enquête RTBF révélait hier que 90% des jeunes francophones entre 18 et 34 ans n’ont plus confiance en les politiques. Revenir aux vieilles pratiques n’est très certainement pas ce qu’ils attendent. Au contraire, les citoyens méritent des responsables politiques qui ne font pas marche arrière quand les réformes ne correspondent pas à leurs ambitions personnelles », conclut Patrick Dupriez.