Alors que plusieurs milliers de personnes sont rassemblées à Namur pour protester contre la réforme des Aides à l’Emploi (APE) annoncée par le Gouvernement MR-cdH, Ecolo rappelle également sa ferme opposition à ce projet. En effet, pour les écologistes, tous les signaux concernant cette réforme sont au rouge: tant les employeurs que les employés y sont opposés. Pourtant, le Ministre de l’Emploi Pierre-Yves Jeholet (MR) et la Ministre de l’Action sociale Alda Greoli (cdH), s’obstinent à vouloir la faire passer de force.
Cette réforme décriée des APE est censée être votée ce mercredi en séance plénière du Parlement de Wallonie. Le Gouvernement wallon n’a cependant plus de majorité à l’heure actuelle, suite au départ d’une élue MR vers une liste concurrente.
« L’absence de majorité du Gouvernement wallon est une occasion à saisir. Cette réforme ne doit pas être votée. Toutes les parties concernées y sont unanimement opposées: associations, communes, représentants des employeurs et représentants des employés. Une telle unanimité est rare, et cet appel doit être entendu! », commente la députée wallonne Ecolo Hélène Ryckmans.
Ecolo rappelle que les APE concernent quelque 60.000 travailleurs et plus de 4.000 employeurs, principalement dans le secteur non marchand, les communes et provinces, ainsi que l’enseignement. Or, d’après les informations officielles transmises par le Gouvernement, certains opérateurs vont perdre annuellement des dizaines voire des centaines de milliers d’euros par rapport à leur situation actuelle, occasionnant de ce fait le licenciement de nombreux travailleurs.
La réforme prévoit le transfert des aides à l’emploi vers les Ministres fonctionnels, officiellement pour simplifier le système. Or, il apparaît que certains projets sont affectés à plusieurs ministres et plusieurs administrations, ce qui en complique au contraire fortement le suivi. En outre, les questions relatives au budget restent très floues et sont ‘reportées à plus tard’. Plusieurs voix émanant du cdH, pourtant membre de ce Gouvernement Wallon et jusque là partie prenante de cette réforme, semblent également vouloir la freiner.
« Il y avait déjà l’absence de concertation. Les critiques sévères du secteur, employeurs et employés confondus. L’obstination aveugle des Ministres Jeholet et Gréoli. Désormais, nous avons un Gouvernement wallon qui n’a plus de majorité et des membres de cette ex-majorité qui disent ne plus vouloir de cette réforme. Je pense qu’il est clair que ce texte ne doit pas être voté mercredi », poursuit Hélène Ryckmans. « Dans les faits, cette réforme telle qu’elle se présente aujourd’hui va aboutir à l’affaiblissement ou à la disparition d’associations qui assurent des services de proximité essentiels à la population, aux parents, aux enfants, aux personnes avec un handicap ou aux personnes âgées par exemple. 5 à 10 % des emplois APE seront menacés (6 000 travailleurs) selon l’UNIPSO. Mais les écarts sont importants selon les employeurs : ça pourrait aller de 3% pour certains à plus de 30% pour d’autres. La réforme telle qu’elle se présente va conduire à une mise à mal de nombreux travailleurs, opérateurs et secteurs », conclut Hélène Ryckmans, qui réclame à nouveau que se tienne une véritable concertation avec le secteur afin de préserver ces emplois et leur qualité.