Lors de la séance de rentrée parlementaire de ce 4 septembre, la députée Valérie Delporte intervenait, pour la première fois au Parlement de Wallonie, pour adresser une question urgente au Ministre de l’Environnement sur les taux d’imprégnation de la population wallonne par les perturbateurs endocriniens.
Question de Mme Valérie Delporte (Ecolo)
Monsieur le Ministre, vous l’avez entendu: une vaste étude française vient de publier ses résultats qui parlent des perturbateurs endocriniens et des cancérigènes qui perturbent, imprègnent notre corps, que l’on soit adulte ou, plus encore, lorsque l’on est enfant.
L’Agence de santé publique française a, pour réaliser cette étude, fait une biosurveillance sur les polluants du quotidien. Ces polluants du quotidien sont les plastiques alimentaires, les peintures, les cosmétiques, les produits ménagers, les jouets, les ustensiles de cuisine.
Nul doute que les Wallons, les Wallonnes et les enfants, chez nous aussi, sont perturbés, impactés, par ces polluants.
Alors, quelle politique avez-vous mise en place à ce sujet ? On l’a dit, il y a eu un biomonitoring sur plus ou moins mille personnes, mais quels en sont les résultats ? Quand allez-vous les publier et, surtout, quelles mesures concrètes avez-vous prises, outre la suppression de plastiques dans les cantines ? Quelle est la politique de santé publique ici en Wallonie ?
Réponse de M. Carlo Di Antonio, Ministre de l’Environnement, de la Transition écologique, de l’Aménagement du territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
Mesdames les députées, cette étude française confirme effectivement la nécessité d’avancer assez rapidement sur ces matières.
Il va falloir se mettre d’accord à différents niveaux de pouvoir. Vous savez que la définition, les autorisations de mise sur le marché dépendent des niveaux européen et fédéral. Nous avons donc une latitude d’action dans les régions qui est relativement limitée.
Ce que nous avons fait sous la mandature précédente en Région, c’est effectivement débloquer des budgets à partir de 2019 pour un biomonitoring sur cinq ans. Je pense qu’il devra se poursuivre. La Flandre mène un biomonitoring de ce type là depuis plusieurs années. Les premiers résultats sont attendus à la fin de cette année et, début 2020. Les budgets ont été dégagés suite au conclave budgétaire 2008 confié à l’ISSEP . Les échantillons ont été calculés, les matières qui devaient être suivies ont été décidées. Tout cela est en cours aujourd’hui et ce sont des résultats qui devront être analysés au tout début de l’année 2019.
De manière plus globale, nous avons adopté aussi un Plan environnement-santé avec 80 mesures. C’est une décision relativement récente, ce plan a été adopté par le Parlement dans la lignée du travail (…) des commissions parlementaires puisqu’il y a une résolution du Parlement sur les perturbateurs endocriniens, avec toute une série de priorités qu’il faudra mettre en œuvre, qui sont financées actuellement. Donc il y a, dans les lignes budgétaires environnement-santé des moyens pour poursuivre toutes ces actions. Il faudra évidemment, le cas échéant, les renforcer, mais cela ne dépendra pas de moi.
Je vous remercie.
Réplique de Mme Valérie Delporte (Ecolo)
Effectivement les mesures prises me semblent manquer un peu de cohérence ou, en tout cas, de vision de politique en matière de santé publique.
Les auteurs de cette étude insistent sur le fait qu’il faut absolument répéter les mesures. L’aspect récurrent est indispensable pour suivre l’évolution des pollutions, mais aussi pour évaluer l’impact des politiques publiques qui visent à diminuer ces pollutions. Nous insistons vraiment sur l’aspect récurrent du monitoring.