Sous la législature passée, sous l’impulsion d’Ecolo, le Gouvernement wallon créait au sein de l’administration une cellule d’avis en développement durable, destinée à passer chaque décision gouvernementale par le filtre de la durabilité environnementale. Affaiblie une première fois en 2014 par le Gouvernement PS-CDH, qui a rendu ses avis facultatifs, elle est ensuite menacée de disparition par le Gouvernement MR-CDH. Ecolo dénonçait déjà cette situation en janvier dernier.
La suppression de cette cellule a été débattue vendredi passé en commission de l’environnement, dans le cadre du Décret-Programme. Philippe Henry et Stéphane Hazée y ont déposé un amendement afin de supprimer l’article entérinant la disparition de la structure.
Le Ministre Di Antonio a présenté cette mesure comme une avancée. D’une part les agents de la cellule ne disparaissent pas et resteront dans le département du développement durable. D’autre part, selon son analyse, la transformation du Conseil économique et social de la Wallonie en Conseil économique, social et environnemental de Wallonie remet le développement durable au coeur des préoccupations gouvernementales.
Ecolo ne partage pas cette analyse. La suppression de la cellule d’avis en développement durable constitue bien un recul majeur dans la politique environnementale wallonne « De ce point de vue là, évidemment que vous vous simplifiez la vie. Evidemment, vous n’avez pas un avis supplémentaire pour lequel le Gouvernement est amené à devoir justifier sa décision et que les parlementaires reçoivent et sur lequel vous pouvez être interrogé » constate Philippe Henry.
L’amendement d’Ecolo ayant rejeté en commission par les partis de la majorité, un amendement sera redéposé en séance plénière dans le but de préserver l’existence et les missions de la cellule autonome d’avis en développement durable.
Au 21eme siècle, il n’est plus admissible que des décisions structurelles de la Wallonie soient prises sans une analyse d’impact préalable du point de vue économique, social et environnemental.